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Interview de Diane Le Floch

Dans son numéro d'été 2021, Le P'tit Louis a continué de oublier une série d'entretiens menés par des élèves de la 2nde Vivaldi auprès d'artistes musciens reconnus dans leur domaine. Parmi eux, Célestine Obrecht a longuement interrogé la danseuse Diane Le Floch. Vu la longueur de son article, nous avons été contraints de le couper pour le publier dans notre version papier : retrouvez-le ici en intégralité !

 

 
Je souhaiterais remercier Diane Le Floch d’avoir accepté que je l’interviewe. Je voudrais la remercier de m’avoir accordé de son temps afin d'en apprendre plus sur elle et sur son métier.


Où avez-vous été formée ? Quel est votre parcours ?

DL : J'ai un parcours un petit peu atypique par rapport aux autres danseurs de l'opéra de Bordeaux qui ont fait de grandes écoles comme l'Opéra de Paris ou l'école du Royal Ballet de Londres. Mes parents étaient tous les deux danseurs étoiles du Ballet nationale de Marseille qui était à l'époque dirigé par Roland Petit. À ma naissance, ils ont décidé d'ouvrir une école de danse à Marseille. J'ai donc appris la danse avec eux. J'ai choisi de suivre tout mon cursus avec eux parce que je sentais que c'était le meilleur endroit pour moi, dans le sens où c'était une éducation à la danse bienveillante, toutes les corrections étaient dans mon intérêt. Je pense avoir développé un côté un petit peu plus joyeux et festif de la danse, comparé à mes collègues qui eux ont été dans des écoles très traditionnelles et difficiles, réputées pour être dures. Bien sûr, pour faire de la danse classique, on est obligé d'avoir une grande rigueur et beaucoup de discipline. Moi aussi, j'avais de la rigueur et de la discipline mais, en apprenant en famille, je savais que, même quand c'était un petit peu dur ou quand c'était un petit peu contraignant, parce que bien sûr il faut des contraintes pour évoluer dans la danse classique, c'était toujours hyper bienveillant et toujours dans mon intérêt premier. Donc j'aime revendiquer ce parcours là, j'ai l'impression qu'en France, très peu de danseurs savent qu'ils peuvent faire une carrière en sortant d'une école privée. Moi j'ai fait une école privée, certes c'est une école sérieuse, réputée, il s'agit de l'Académie méditerranéenne de danse à Marseille, qui a formé de nombreux danseurs professionnels, aujourd'hui dans des compagnies en France ou à l'étranger, mais ça reste une école privée ouverte à tous. Parfois, j'aime faire passer ce message là et dire aux gens qu'on est pas forcement obligé de faire des grandes écoles pour pouvoir ensuite avoir un contrat dans une compagnie.      

La danse a-t-elle toujours été une vocation pour vous ?

DL : Avant d'être une vocation, je pense que, pour moi, c'était une évidence. Mes parents étaient danseurs, mon frère est danseur également, donc quand j'étais enfant, c'était normal et naturel de danser. De plus, quand je suis née, on avait l'école de danse au rez-de-chaussée et on habitait au dessus, quand je m'ennuyais, je descendais voir une répétition ou un cours, donc pour moi c'était quelque chose de complètement naturel. Et puis quand on est enfant, on ne connaît que sa propre famille et ça définit sa propre normalité. Pour moi, c'était normal d'avoir une famille où tout le monde danse et aime la danse. Un peu plus tard, vers dix ou douze ans, j'ai commencé à me poser un peu plus de questions : est-ce que j'aime vraiment la danse ou alors c'est juste parce que c'est quelque chose de familial et je n'ai pas le choix ? Je me rappelle très bien avoir eu cette réflexion, avoir eu ce genre de conversation avec mes parents, avec mon frère. Puis, j'ai réalisé que non, ce n'était pas juste normal et une obligation de faire de la danse, mais c'était bien ce que j'aimais. J'ai l'impression que ça fait partie de mon identité. C'est là aussi que des questions se posent pour l'après, parce qu'on se dit que les carrières de danseurs sont courtes et qu'il faudra trouver quelque chose qui me permette de garder mon identité et de rester celle que je suis, mais sans la danse. C'est un autre problème qui se posera à ce moment-là. Mais en tout cas, la danse a toujours fait partie de ma vie. C'est vrai que, même si je trouve que c'est important d'avoir des amis en dehors du ballet, d'avoir des conversations complètement autres, d'avoir d'autres centres d'intérêt, la danse a une grande place dans mon cœur.

Que pensez-vous faire après votre carrière ?

DL : L'enseignement de la danse me plaît énormément. J'ai découvert, au fil de ma carrière, d'autres disciplines telles que le Pilates, le yoga. Me former à ces techniques-là me plairait bien. Je réfléchis aussi à faire carrément autre chose et ce serait là un gros challenge pour moi. Je pense tout de même que le plus probable pour moi serait de rester dans quelque chose de proche de la danse, en l'enseignant ou en restant très proche de ce milieu-là, vers un milieu sportif mais du sport un peu doux tel que le Pilates, le yoga plutôt que du fitness.

 Selon vous, quelles sont les qualités pour devenir danseur ?

DL : Évidemment, il faut rester objectif, pour devenir danseur professionnel, il faut des qualités et des aptitudes physiques qui sont nécessaires comme dans tous les sports de haut niveau. Il y a des critères physiques de sélection. Le côté physique c'est 50%, et les autres 50% vont être la combativité et les capacités mentales. Je pense qu'il faut avoir une grande force de caractère pour accepter de se remettre en question tous les jours, parce que c'est l'un des rares métiers où tous les jours on va à la classe et où on se remet en question. En mûrissant, on apprend plein de choses et on découvre comment articuler son corps, comment progresser, mais on a aussi cette contrainte physique qui fait qu'en vieillissant, on perd un peu l'explosivité, c'est pour ça qu'il faut savoir se remettre en question. Je pense qu'il faut faire preuve d'humilité pour être un bon danseur, parce que si on est trop sûr de soi, on reste sur ses acquis et on arrête de progresser. De se remettre en question et d'essayer de progresser sans arrêt est la clé de la réussite pour être un bon danseur à mon sens.

Avez-vous eu des doutes durant votre formation ou votre carrière ?

DL : Oui, je pense que c'est normal. Pendant ma formation je me disais, est-ce que je vais pouvoir faire le poids une fois que je serai dans le monde professionnel, face à des gens qui ont peut-être eu plus d'heures de cours et qui ont peut-être plus de contacts ? Dans la danse, il y a un réseau qui se crée. Quand on fait partie des grands conservatoires ou de l'école de l'Opéra de Paris, on rencontre des professeurs qui nous permettent de rencontrer des directeurs de compagnies. Moi, sans ce réseau-là, je me posais beaucoup de questions. En tout cas, je n'ai jamais remis en question mon envie d'être danseuse mais j'ai eu la chance d'avoir un engagement assez tôt puisque j'ai commencé ma vie professionnelle à 18 ans. J'ai passé mon bac et je suis partie en tournée avant même d'avoir les résultats. Deux ans plus tard, j'ai eu mon engagement titulaire à l'opéra de Bordeaux. J'ai eu de la chance, à partir du moment où j'étais libre du côté scolaire, j'ai toujours travaillé. C'est une chance parce que je connais de très bons danseurs pour qui ça a été moins facile. Il y a aussi une question de timing, de rendez-vous, de chance qui remet en question un peu leur envie de danser, leur vocation, quand ça devient trop dur et quand ils se disent qu'ils n'y arriveront jamais. On sait que c'est une carrière très courte, en commençant à 18, 20 ans, on a 20 ans devant nous, c'est maintenant et pas dans 10 ans. Contrairement à un musicien ou un artiste, dans la danse, il y a cette urgence-là. C'est pour ça que, quand ça met du temps à démarrer pour certains, je peux comprendre que leur envie de danser soit mise en question.

Aviez-vous passé beaucoup de concours avant d'être engagée à l'Opéra de Bordeaux ?

DL : J'ai passé quelques auditions, notamment celle d'une grande compagnie qui se montait en Espagne sous la direction de Ángel Corella. J'avais passé cette audition avant d'être engagée à Bordeaux. J'avais fait l'audition de la Scala de Milan aussi mais dans ces pays-là, ils donnent toujours, ce qui est normal, la priorité aux danseurs du pays. Donc j'ai fait ces deux auditions-là et puis l'opéra de Bordeaux. J'ai travaillé aussi pour le ballet d'Europe et le ballet de l'Opéra de Toulon. »

Comment gérez-vous votre trac ?

DL : Mon truc ça va être de désacraliser le moment. Je trouve que c'est toujours un petit peu dommage de ne pas profiter de cette excitation-là. Par exemple, depuis que je suis toute petite, je rêve de danser le rôle de Kitri dans Don Quichotte et puis le jour où ça m'est arrivé, j'aurais pu être super excitée, me dire « ça y est c'est aujourd'hui, c'est ton moment ! ». En fait, ma manière, je l'ai réalisé plus tard, c'est de désacraliser le moment, de se dire, ce n'est qu'un spectacle parmi tant d'autres, ce n'est qu'une journée parmi tant d'autres, les personnes qui seront dans la salle auront une vie avant, une vie après. Finalement, ça m'aide à rester concentrée sur l’essentiel et l’essentiel, c'est la danse. Quand j'en parle avec des collèges un peu plus stressés, ils me disent, « mais comment tu arrives à faire ça ! ». C'est vraiment quelque chose d'inconscient, je continue ma vie naturellement, malgré des plannings assez précis le jour d'un spectacle. C'est-à-dire qu'on a la classe à midi jusqu'à 13 heure 30, après on a une petite demi-heure de pause et on fait des corrections de la veille si on a eu un spectacle ou des petits raccords si besoin. On a un petit créneau où on peut rentrer à  la maison, manger, faire une petite sieste... Et à 18 heures, il faut être au théâtre pour le maquillage, la coiffure, s'échauffer, s'habiller. Jusqu'au dernier moment, je parle de tout et de rien avec la coiffeuse ou la maquilleuse tandis que certains ont besoin de se recentrer sur eux-mêmes, de méditer, de réfléchir, d'anticiper et de visualiser ce qu'ils ont à faire. Moi, je pars du principe que toutes les répétitions ont été faites en amont, que tout le travail de fond a été fait, donc pour moi, je trouverai inutile de trop réfléchir, de trop mentaliser. Je fonctionne comme ça, il faut garder la spontanéité.

Comment gérez-vous cette période compliquée ?

DL : On a la chance que notre saison n'a pas été annulée comme c'est le cas à l'opéra de Nice. Notre planning est le même en règle générale. Notre prochaine série de spectacle est fin avril et la direction nous a annoncé que, même si les théâtres ne pouvaient pas rouvrir, on danserait un ou deux spectacles devant une salle vide ou des professionnels, c'est-à-dire des journalistes, des critiques de danse, des personnes qui travaillent dans la maison. Malgré tout, ça garde un cadre, nos journées se déroulent de la même manière, notre cours le matin, ensuite les répétitions qui s'articulent autour d'un programme. En ce moment, c'est un programme contemporain avec quatre pièces de quatre chorégraphes différents, chaque chorégraphe a son créneau. On a cette chance d'avoir une vie « normale » même si les spectacles n'ont pas lieu normalement. On fait ce que j'appelle la « technique de l'autruche », on fait comme si les spectacles allaient avoir lieu, sinon c'est très difficile. Je pense souvent aux danseurs des États-Unis qui n'ont aucune visibilité et qui ne travaillent plus en studio depuis un an maintenant. C'est très difficile, déjà de garder la forme parce que, on a beau avoir développé des supers cours en ligne avec des personnalités de la danse mais danser dans son salon ce n'est quand même pas pareil que danser dans un studio. La finalité pour un danseur est d'aller en scène et, quand il n'y a pas d’échéance, c'est très dur de garder la motivation. Pour nous, même si on n'est pas sûr de trouver un public, on est certain de pouvoir monter sur scène et de pouvoir danser, c'est déjà du chemin. C'est quand même très particulier de danser sans public, pour les danseurs en général, danser devant un public, avec les applaudissements, c'est la récompense de tant d'efforts, de ce travail qu'on fournit. Faire un spectacle et ne pas avoir cette récompense-là, c'est très frustrant. Malgré tout, je pense que c'est quand même beaucoup mieux que de ne pas aller en scène du tout.

Combien d'heures dansez-vous par jour ?

DL : En moyenne, quand c'est une journée complète, je danse 7 heures. On a 1 heure et demi de cours le matin et ensuite on a des répétitions l'après-midi qui complètent ces 7 heures. Par exemple, sur le programme actuel, il y a quatre pièces donc quatre créneaux de répétitions. Étant donné qu'on ne fait pas tous les quatre pièces, ça nous laisse un temps pour faire des exercices de renforcement, de rééducation pour ceux qui ont été récemment blessés ou alors de souffler un moment. En moyenne, c'est plutôt entre 5 et 7 heures de danse par jour.

Avez-vous déjà été blessée ?

DL : À la fin de ma première saison, j'ai eu une fracture de fatigue au pied sur un métatarse. J'ai voulu finir la saison malgré la douleur. Je n'avais même pas vu de médecin pour ne pas savoir. Puis j'avais fait tous les examens en fin de saison. On m'avait demandé du repos, donc j'avais profité des vacances pour me reposer. J'arrivais à mélanger la rééducation et les vacances. Je me suis aussi fracturée le sacrum, j'ai dû être arrêtée 5 ou 6 semaines car c'était en début d'année. Je n'ai pas eu d'autres grosses blessures, mais on a toujours, nous les danseurs, des petits bobos qui nous paralysent plus ou moins. J'avais été arrêtée quelques jours pour une déchirure de l’ischion. Mais, mon plus gros arrêt aura été pour mon congé maternité où je me suis arrêtée près de 6 mois.

Comment alliez-vous votre vie personnelle avec votre rythme de travail ?

DL : J'ai la chance d'être marié à un danseur. On a le même rythme, on a la même dynamique et puis surtout on comprend la fatigue dans laquelle on peut être ou la joie quand on apprend qu'on va faire un rôle ou la déception quand on est pas satisfait des distributions. C'est très important, je pense que la danse est un milieu très particulier, quand on est face à quelqu'un qui ne connaît pas du tout. Parfois quand on est très fatigué, on peut être à fleur de peau et la moindre petite réflexion va se transformer en drame. Donc être tous les deux danseurs et connaître très bien tous les deux le milieu, ça nous aide à mieux se comprendre l'un l'autre.

Avez-vous une collaboration qui vous a particulièrement marquée ?

DL : J'ai en mémoire d'avoir dansé Blanche-Neige d'Angelin Preljocaj. Il est venu plusieurs fois, mais nous avons aussi appris le ballet avec une de ses assistantes. C'est un ballet qui m'a beaucoup marqué, déjà parce que je dansais avec mon mari donc c'est un temps fort dans notre couple, mais aussi car c'est très difficile physiquement. C'est un style qu'on n'avait très peu travaillé et qui demande énormément d'implication aussi bien physique que mentale. L'assistante d'Angelin Preljocaj nous demandait beaucoup parce que, pour faire un tel rôle, on ne peut pas se contenter d'effleurer aussi bien la chorégraphie que le personnage. Il faut vraiment aller chercher en profondeur. Je me souviens avoir souffert, avoir donné tout ce que je pouvais et ce n'était jamais assez. J'avais cette envie de me dépasser et finalement les spectacles ont été un gros challenge et une de mes plus grandes joies, parce que c'était très difficile. C'est un des plus beaux moments de ma carrière, je pense. J'ai essayé de tout donner, de tout offrir. C'est vraiment un très beau souvenir. Si tout va bien, si les théâtres rouvrent, on aura la chance de le redanser en fin de saison. On attend avec impatience !

Avez-vous un style de danse préféré ?

DL : Je suis une danseuse classique à la base et c'est le style que j'aime et que j'affectionne car c'est une tradition, il y a une histoire derrière. Quand on touche un rôle classique, quand on a la chance de danser une variation du répertoire classique, qui est connue et que tant de danseuses avant nous ont dansé, il y a cet héritage derrière qui est très fort et qui est très puissant. C'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Dans le contemporain, la différence, c'est que justement, il n'y a pas cet héritage et il y a tout à créer. C'est très intéressant aussi, mais, malgré tout je me sens plus danseuse classique que danseuse contemporaine même si j'adore explorer de nouveaux styles et essayer de sentir et ressentir les mouvements et non de les reproduire comme j'ai l'habitude de les voir. Mais, pour moi, la danse classique reste mon style de prédilection.

Qu'est ce qui vous anime lorsque vous dansez ?

DL : Moi j'aime les challenges. J'aime les difficultés techniques ce qui peut être bizarre, certains vont préférer quand il y a moins de difficultés. Souvent en gala avec mon mari, on danse le pas de deux de Don Quichotte et beaucoup de danseurs qu'on croise nous disent «  Don Quichotte c'est la purge, moi je le ferais pour rien au monde, c'est trop dur ». Moi j'aime ça, quand c'est trop dur et qu'on arrive à s'en sortir. Quand tout se passe bien, c'est génial. Quand il y a une difficulté qui arrive et qu'on arrive à la surmonter, qu'on arrive à se rattraper de quelque chose qui est presque perdu d'avance, c'est encore plus génial. Maintenant, en devenant plus mature, je vais aimer aussi la précision. Quand on est jeune, on a envie de faire le plus de pirouettes possibles, sauter le plus haut. En prenant de l'âge et de l'expérience, j'arrive à trouver ce challenge dans la précision, comme fermer en cinquième sans bouger, des petites choses qui me permettent de flotter. Pour moi les spectacles qui sont les plus réussis sont ceux où on a l'impression de flotter et d'être un peu irréel. Je ne dis pas que ça arrive tout les jours, que ça arrive à chaque spectacle, loin de là. C'est une espèce de spirale, souvent, malheureusement ou heureusement, quand en début de ballet, il y a un truc que ne passe pas, on reste sur cette image-là et c'est un peu un cercle vicieux. Mais quand on arrive au contraire à surmonter des difficultés, à rentrer dans un cercle vertueux, on a l'impression de flotter, de voler. Quand on a cette sensation-là, ça relève presque du divin ! Et c'est ça qui me fait vibrer, c'est pour ça qu'on travaille. Ça arrive parfois très peu et ces moments-là, je pourrais en remémorer 10 ou 12 maximum sur  ma carrière mais pour ces moments-là, ça vaut le coup.

Avez vous d'autres passions dans votre vie ?

DL : Je ne dirais pas d'autres passions. Pour mon mari, c'est la guitare, il fait plein de choses en dehors de la danse. Moi, je n'ai pas vraiment une chose qui me parle. Je pense que, plus jeune, la danse a pris une place importante dans ma vie et m'a laissé un peu moins de temps, car jusqu'à 15 ans, j'allais au lycée normalement et puis après j'ai fait le CNED, donc jusqu'à ce moment-là, j'avais école normalement et donc des grandes journées, j'utilisais mon temps du soir, du week-end pour danser. Je n'ai pas eu l'occasion de développer d'autres passions. En revanche, j'aime la couture, j'aime raccommoder des costumes, mais ce n'est pas une passion. J'aime bien chanter aussi, mais ça reste très amateur. Mon mari joue de la guitare et je l'accompagne en chantant, mais je ne dirais pas que c'est une passion non plus parce que je ne me suis jamais donné les moyens de faire ça à fond. J'ai d'autres petits centres d’intérêts mais ça s'arrête là.

Pensez-vous qu'il faut faire beaucoup de sacrifices pour devenir danseur ?

DL : Il faut en faire, c'est sûr. Mais je pense que s'ils coûtent trop, c'est peut-être qu'on n'a pas assez envie. En réfléchissant sur ma jeunesse, sur mon enfance, je pense avoir fait des sacrifices, par exemple, mes amis se voyaient le soir après les cours ou le week-end. Je n'ai pas eu l'occasion de trop faire ça et ça aurait pu me coûter énormément mais sur le moment ça ne m'a pas coûté, parce que je savais qu'ils allaient peut-être se voir après les cours, s'amuser, se rapprocher et que moi je n'étais pas là parce que j'avais mes cours de danse et c'était plus important pour moi. C'est des sacrifices, mais ça n'a pas été pénible, lourd et difficile. Je pense que si c'est trop difficile, c'est que peut-être ce n'est pas la bonne voie aussi. C'est mon avis, peut-être que d'autres danseurs diront que ces sacrifices leur ont énormément coûté, mais que ça valait la peine. Je pense que j'ai fait des sacrifices mais presque sans m'en rendre compte parce que l'autre partie de la balance me satisfaisait beaucoup.

 


 



Entretien réalisé par Célestine Obrecht


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